La Parentaise du mercredi : Quel est le pourcentage des couples qui ont résisté à la pression de la PMA ?

Après le tabou de l’échec de la PMA, j’aimerais aborder lors de cette Parentaise du mercredi un autre tabou dont on ne parle pas non plus assez la séparation du couple.

Lorsque la procréation médicalement assistée ne permet au couple d’avoir un bébé, le risque de séparation augmenterait considérablement.

Une équipe danoise a examiné le parcours de quelque 50.000 femmes, âgées en moyenne de 32 ans à l’entame, confrontées à des troubles de la fertilité (les affectant elles-mêmes ou leur conjoint). Dans les douze années qui ont suivi la première prise en charge, près d’un tiers des femmes qui n’ont pas réussi à avoir un enfant s’étaient séparées de leur partenaire. Ou pour dire les choses autrement, ces femmes sont trois fois plus nombreuses à mettre un terme à leur relation de couple par rapport à celles qui ont eu un enfant à la suite d’un traitement de l’infertilité.

Source: Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica (http://onlinelibrary.wiley.)
publié le : 04/06/2014 , mis à jour le 03/06/2014

Cependant une vaste étude nationale portant sur plus de 40 000 femmes a révélé que le traitement de l’infertilité n’augmentait pas le risque de divorce.

Il n’y a aucun lien entre traitement de PMA et divorce

Les chercheurs reconnaissent que l’infertilité, l’échec des traitements et les procédures de FIV qui ne garantissent pas des résultats positifs augmentent la pression psychologique. En même temps, ils suggèrent qu’apprendre à vaincre ces obstacles peut, en fin de compte, consolider une relation.

« We also know that despite all the strain that this infertility can bring, going through ART can actually bring benefit to a couple’s relationship, because it forces them to improve communication and coping strategies. »

Mathilde Bouychou, psychologue clinicienne et psychothérapeute, spécialisée en périnatalité apporte son éclairage à la question : la PMA pousse-t-elle certains couples à se séparer ?

«Malheureusement cela arrive. Tout dépend de la solidité des bases du couple au départ. Mais aussi de la place du projet de naissance au sein du couple. Est-ce un projet à deux, ou un projet plus individuel ? Mais certains dépassent l’obstacle, sont capables de se confronter à ce qui est douloureux, de se réinventer. Ce qui est sûr, c’est qu’on n’y parvient pas en « mettant toute la souffrance sous le tapis ».

L’infertilité est une épreuve difficile d’un point de vue physique, physiologique, mais aussi psychique. Il est important de se faire aider, de rencontrer d’autres couples ou des professionnels au sein d’une association, ou même de consulter un psychologue.

Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, les risques de séparation existent aussi après la naissance d’un enfant. D’autres difficultés surviennent (que tous les parents doivent surmonter), la blessure narcissique perdure, certains couples sont fragilisés dans leur vie sexuelle. L’enfant ne répare pas tout. Le meilleur moyen d’éviter les risques d’incompréhension à long terme : se parler, vivre les étapes ensemble, ne pas rester chacun de son côté dans la douleur.

Et pour vous qu’en est-il, votre couple a t-il survécu au tsunami de la PMA ?

 

7 thoughts on “La Parentaise du mercredi : Quel est le pourcentage des couples qui ont résisté à la pression de la PMA ?”

  1. Merci La Parentaise pour cet article.C’est vrai que des couples qui se séparent, on en voit régulièrement avec ou sans PMA présente. Ici, nous avons résisté et même sans enfant à la clé, nous sommes toujours un couple uni.

  2. Merci pour cet article. Malgré la PMA, nous sommes toujours un couple uni. J’ai eu parfois des réflexions désagréables de la part de personnes qui pensaient que nous étions séparés. Comme si finalement l’enfant allait garantir l’unité dans notre couple…

  3. Pour rebondir sur ce qu’a dit annmy, j’ai aussi cette chance d’être toujours avec mon compagnon malgrè l’échec de la PMA et nous sommes même plus unis qu’avant. Mais par exemple un couple autours de moi n’a pas résisté à la fin de la PMA, un autre à explosé quelques mois après l’arrivé du premier bébé, enfin un autre couple croyant que faire un 2ème enfant allait les rapprocher à nouveau se sont rendus compte que…bah.. non en fait. Un enfant n’est pas le pansement qui va réparer les problèmes des parents.
    Bref il faut être très solide pour résister à toutes ces épreuves (PMA ou pas, bébé ou pas) !

  4. Mon 1er couple (de mes 18 à 28 ans) n’a pas survécu en partie à cause de l’indécision de monsieur a fondé une famille (et dire qu’il a eu des jumelles par Fiv l’an dernier). Le deuxième n’a pas survécu en partie à cause de l’infertilité, je pense à posteriori qu’il avait dis oui à cet enfant pour me garder et qu’au fond il n’en voulait pas… On ne le saura jamais mais au porte de la PMA il m’a montré qu’il ne me soutiendrait pas dans l’épreuve… Clash monumental… L’homme qui partage ma vie et que j’ai eu la chance d’épouser m’a épaulé à fond pendant c’est trois ans de galère. On en est ressorti plus fort, plus soudé. Bon vu l’âge que nous avions quand nous nous sommes mariés (37 et 41 ans), je n’ai pas l’impression de l’avoir privé d’une éventuelle paternité… Il existait aussi des problèmes chez tout les deux, je crois que ça aide un peu dans le vécu. Chaque couple est unique je pense.

  5. Merci Artemise pour cette question et le résumé des différente études ! De notre côté, notre couple est ressorti plus fort de l’épreuve, mais je pense que c’est le mariage qui nous a sauvés. Sans cet engagement que nous avions pris, je pense que la tentation aurait été grande de tout détruire parce que nous n’avons pas vécu l’infertilité de la même façon, et que cela a été difficile à accepter pour moi au début.

  6. J’entends souvent de la part de personnes pour qui la PMA a finalement marché « notre couple est plus solide qu’avant »… oui, quand ça finit bien, c’est génial… quant à nous, je pense que notre couple passera cette épreuve si on arrive à arrêter la PMA à temps…. c’est bien le souci… savoir quand s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard….

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