La Parentaise du mercredi : comment pensez-vous le couple, est-ce cela qui fait famille quand on n’a pas d’enfant ?

Pour l’INSEE, une famille est la partie d’un ménage comprenant au moins deux personnes. De ce fait l’on peut supposer qu’un couple fait office de famille même sans enfant. Avoir trouvé la personne avec qui partager sa vie est une vraie chance que je savoure aujourd’hui, notre complicité me donne des ailes, nous redessinons ensemble notre avenir et créons le lieu de nos rêves. Notre famille se construit à deux tout comme ce couple dont je vous livre ici le témoignage extrait de La Presse+ :

Une famille à deux

Guillaume Grandmont et Becky-Lee Michaud ont rêvé de tout cœur de devenir parents. Mais après des années à tenter de concrétiser leur projet de façon naturelle, des traitements hormonaux, un avortement forcé et une fausse couche, le vent a tourné. Les amoureux ont accepté que l’équation de leur famille ne donnerait pas plus que deux.

Après deux ans de tentatives pour concevoir un enfant, Becky-Lee et Guillaume ont fait appel aux traitements hormonaux. Mais pas à n’importe quel prix. « Un couple de notre entourage avait vécu le processus et ça l’avait aliéné, explique Becky-Lee Michaud. On ne voulait donc pas devenir obsédés par ça ni vivre des rapprochements seulement si c’était le moment “adéquat”. »

Au printemps 2016, après seulement deux traitements, la jeune femme est tombée enceinte. « Malheureusement, au bout de deux mois et demi de grossesse, on m’a annoncé que ce n’était pas un bébé, mais une masse qui se développait dans mon ventre. Ce qu’on appelle un œuf clair. »

Dans les circonstances, les médecins ont proposé un avortement chimique avec un médicament auquel réagissent très mal certaines femmes. « J’étais de ce nombre. L’avortement a été extrêmement éprouvant. J’ai été hospitalisée et je suis retournée à l’hôpital deux fois par la suite. »

Évidemment, les dommages n’ont pas été uniquement physiques. « Quand ça fait deux ans que tu espères avoir un enfant, que tu tombes enceinte et qu’on te fait des prises de sang chaque semaine en te disant que tes hormones sont belles, et qu’on t’informe ensuite que ça n’a pas fonctionné pour vrai et qu’il faut enlever la masse, c’est hyper éprouvant. »

À ce moment, le couple a décidé de prendre une pause. Puis, après quelques mois, la jeune femme ne voulait plus soumettre son corps au stress des hormones. Son conjoint et elle ont donc décidé de réessayer d’avoir un enfant naturellement. « Je suis tombée enceinte à nouveau et j’ai fait une fausse couche… », explique-t-elle.

Pendant 18 mois d’essais, son rapport au projet a beaucoup évolué.

« Pour me protéger mentalement, je me disais de ne pas me faire d’idées et que ça n’arriverait pas. Avec le temps, j’ai métamorphosé mon désir d’avoir un enfant en appréhension d’être mère. Le désir est parti. »

Après des années à bâtir des projets en vue de devenir parents – dont l’achat d’une maison avec plusieurs chambres –, le revirement de situation a créé des remous. « Ça a créé de grosses tensions dans notre couple, qui était généralement très détendu. »

Étant donné que son copain voulait encore devenir père, les conjoints ont traversé un long processus pendant lequel ils ont discuté des motivations de chacun pour avoir une famille. « Puisque j’ai changé mon fusil d’épaule, Guillaume devait décider s’il acceptait ou non le choix que je lui imposais. Nous avons finalement choisi de croire à une phrase qu’il m’avait déjà dite dans le passé : “Une famille, ça commence par deux personnes.” »

Par la force des choses, ils ont dû redéfinir les objectifs de leur couple et de leur existence. « On devait trouver une nouvelle vision à notre relation, à qui on est. » Ils ont alors choisi de combler leurs besoins d’aimer, de donner et d’aider autrement. « Guillaume est engagé auprès de Centraide et je cherche présentement un organisme dans lequel m’investir. Si on ne peut pas avoir des enfants à nous, on peut quand même faire du bien à notre entourage. On a retrouvé notre sérénité. »


Tout le monde n’a pas forcément la chance d’avoir trouvé sa moitié aussi le mot famille peut être utilisé dans un sens bien plus large : un groupe solidaire d’appartenance. C’est ce que j’ai pu ressentir avec la blogosphère lorsque j’ai commencé mon blog en 2014 où j’osais parler de renoncement et de deuil. Au fur et à mesure avec les années des liens se sont tissés et les rencontres virtuelles sont parfois devenues réelles et concrètesMerci la blogosphère…

Et pour vous qu’en est-il ? Qu’est-ce qui fait famille ?

8 thoughts on “La Parentaise du mercredi : comment pensez-vous le couple, est-ce cela qui fait famille quand on n’a pas d’enfant ?”

  1. Je me souviens de quelques cours de sociologie sur la famille, et notamment de quelques exemples de représentations en fonction des différentes cultures. On le voit de plus en plus je trouve, la famille bouge, la famille change, et quoiqu’il en soit oui, pour moi la famille est polymorphe et je pense qu’on peut constituer une famille à deux. Je pense un peu à la définition d’une nation selon un de mes anciens profs, un vouloir vivre ensemble et le sentiment d’une culture commune. Bizarrement pour moi ça pourrait aussi correspondre dans un sens à une définition de la famille.

  2. On peut très bien former une famille à deux, comme deux éléments complémentaires, même si aucun enfant ne nait de cette complémentarité. Comme indiqué par Miliette, la famille peut prendre des formes très différentes et c’est ça qui et intéréssant, famille de coeur avec ses amis, avec des membres d’une communauté…

  3. Non, ben pour ma part, la famille ça commence à trois. Deux c’est un couple, rien de plus.
    Après, les définitions plus « socio » qui élargissent la définition à groupe d’appartenance..ben c’est un groupe d’appartenance, pas une famille! A un moment, à trop vouloir élargir les concepts pour pouvoir tout de même se couler dans un moule de conformisme, les mots perdent leur sens… qu’on appelle un chat un chat, boréal!

  4. Je vois également la famille comme un concept très élastique et même ubiquitaire, qui peut évoluer selon les cultures mais aussi au fil du temps. Lorsque je nais, je suis une famille avec mes parents et éventuellement mes frères et sœurs. Est-ce qu’à un moment je cesse d’être cette famille? Le parent séparé qui a la garde à mi-temps de son enfant cesse-t-il d’être une famille une semaine sur deux? Le parent seul avec son enfant, quelle qu’en soit la raison, cesse-t-il d’être une famille puisqu’ils ne sont plus que deux?

    Au-delà du nombre ou du concret j’aime ce concept un peu abstrait de la famille défini par ce désir de vivre et/ou construire ensemble, de transmettre un patrimoine qu’il soit génétique, culturel, ou tout autre, sans volonté de contrepartie mais parce que nous dessinons entre nous et cette personne un lien que nous appelons familial. Ce lien peut aller vers le bas (une génération ultérieure), vers le haut mais aussi à l’horizontal.

  5. Bonjour Artemise, pour moi la famille commence aussi à deux, elle va de pair avec l’engagement sur la durée, le projet de ne plus vivre que pour soi-même mais en composant avec les besoins et les désirs d’un autre, et de porter la responsabilité de cet engagement jusqu’au bout. C’est aussi une vision commune de l’avenir, un cap suivi ensemble.
    Tu remercies la blogosphère, mais je pense que tu es la première à mériter des remerciements, avec tout ce que tu fais ! <3

  6. Pour moi la famille, c’est soit les liens du sang (parents, enfants, cousins…) soit ceux que l’on choisit d’aimer (partenaire, enfants adoptifs, amis, voisins, animaux… ).

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