Derrière l’espoir de la PMA, le tabou des nombreux échecs – Le figaro du 20 sept. 2018

Je suis heureuse de vous faire partager ici l’article de ce grand quotidien français dans lequel nous avons chacun pu contribuer à rendre visible cette autre réalité si taboue lorsque la PMA ne marche pas.

21 thoughts on “Derrière l’espoir de la PMA, le tabou des nombreux échecs – Le figaro du 20 sept. 2018”

  1. Merci Ludivine pour ce partage! L’article retranscrit plutôt bien notre vécu et les témoignages (en tout cas en ce qui me concerne)…Ce qui signifie aussi que La Parentaise a toute sa raison d’être!!!! Merci

    1. Merci Véronique pour ton retour sur l’article, je suis heureuse de voir ainsi rassemblés tous nos témoignages et que la Parentaise ait toute sa raison d’être pour contribuer enfin en France à donner une visibilité sur ce sujet.

      1. hier, alors que je lisais l’article, mon mari est arrivé et a vu seulement le titre « PMA », il m’a enlacé tout en me disant « tu es encore là dedans » d’un air désolé. Cela m’a fait réfléchir : je serais toujours « là dedans » je crois que ça fera toujours partie de moi. Tout comme une mère se construit dans sa maternité, ma « non-maternité » me construit également. Je suis constituée de ce parcours là, ce qui ne m’empêche pas d’être heureuse, d’avoir une vie où je me sens bien. Cet état de « non-mère » ou de femme sans enfant fait partie de moi,même si ce n’est pas tout de moi, même si cela ne prend pas toute la place , cela fait partie de mon histoire et de ma singularité. Je ne sais pas trop si je suis claire mais, je me permets d’échanger ici car il n’y a pas tellement d’endroits où je peux l’exprimer!
        J’ai également une question : je sais pas trop comment me qualifier « non-mère » ou « femme sans enfants » ne me satisfait pas pleinement car comme tu l’avais aussi dit dans un précédent billet, on se sent mère au fond de soi, on a rêvé d’une famille qui vit quelque part dans notre esprit…bref si tu as des propositions ou des pistes de réflexion, cela m’intéresse!!!

        1. Bonjour, «mère sans enfant» ?, comme les femmes qui ont vu naître, mais qui ont en faire le deuil. Ici le deuil doit se faire sir un non corps, sur l’absence physique du corps de l’enfant. Mais comment faire le deuil, comment nommer la présence bien réel de cet état émotionnel, physique, psychique, historique sur des années (avant l’amp, pendant amp et après). Tu a été, tu es et tu sera, une mère sans enfant. Mais ce n’est que mon point de vue.

          1. Je rejoins Virginie car c’est exactement ainsi que je nous avais qualifié si tu te souviens bien dans cet article : https://artemiseauratoutessaye.wordpress.com/2017/05/28/bonne-fete-a-toutes-meres-enfant/ Je n’ai pas d’enfants réels et visibles mais pourtant dans mon cœur ils sont bien présents. Je les ai espéré, aimé, imaginé et il n’y a pas un jour où je me demande comment aurait été ma vie auprès d’eux. Je me sens mère sans enfant.

        2. Bonjour Véronique,
          Je suis tout à fait d’accord avec toi. La non maternité m’a changée autant que la maternité l’aurait fait. La question de notre nom est aussi quelque chose qui me travaille. Je trouve qu’il nous faudrait un terme dédié, mais il n’existe pas actuellement (en tout cas pas un qui soit connu du « grand public »). Ca a été le sujet du premier article que j’ai publié sur mon blog : https://desmeandresauxetoiles.com/qui-sommes-nous/
          L’importance de nous définir par les choses positives de notre vie et non pas seulement par ce qui nous manque a été aussi abordée la semaine dernière dans le cadre de la World Childless Week, suite à un article de l’Américaine Pamela Mahoney Tsigdinos sur le mot anglais « childless » qui est si négativement connoté : https://desmeandresauxetoiles.com/trouver-sa-place-et-un-nom/
          J’aime beaucoup ton article Artemise sur les « mères sans enfants ». Je n’y avais jamais pensé de cette façon. La citation d’Isabelle Tilmant est une révélation, c’est tellement vrai : « Cet enfant que vous n’avez pas eu, est en réalité présent en vous ; ça a été l’enfant qui vous aura révélé à vous-mêmes par sa non venue. » Quelle force dans cette idée !
          Léa

          1. Les mots d’Isabelle Tilmant sont forts car il permettre de rendre également visible ce deuil invisible :  » Il est là cet enfant, il est là depuis le moment où vous avez eu ce désir d’enfant et il a été là encore bien plus présent quand vous avez souffert de son absence. Il est là en permanence encore et encore. C’est important de reconnaître sa présence invisible, sa présence indicible, sa présence réelle. »
            Et c’est bien pour cela que pour moi il s’agit d’un « deuil de maternité » et non de « non maternité ». Je trouve dommage que la formulation utilisée pour nous caractériser soit souvent négative ou comme si nous étions incomplète c’est pour cela aussi que j’ai proposé « La Parentaise » pour suggérer, évoquer ce deuil de parents que nous sommes et qui se taisent devant cette souffrance pas toujours entendable et possible dans notre société.

          2. Je suis bien d’accord avec toi sur le deuil de maternité qui est invisible aux yeux de beaucoup, même des concernées… Pour ma part, comme je l’ai écrit dans mon blog, j’ai mis beaucoup de temps à comprendre que ce que je vivais était un deuil. M’en rendre compte a été une vraie délivrance, grâce au TedX Talk incroyable de Jody Day (https://www.youtube.com/watch?v=uufXWTHT60Y). Avant, je pensais que je devenais folle !
            A l’époque, je ne connaissais pas ton blog et c’est la blogosphère anglophone qui m’a sauvée. Côté francophone, je voyais beaucoup de blogs sur la PMA mais pas sur l’après. Je salue ici le travail de Jody Day, Pamela Mahoney Tsigdinos, Lesley Pine, Lisa Manterfield, Sarah Chamberlin… j’espère que bientôt grâce à ton engagement et à celui d’autres d’entre nous on n’aura plus besoin de passer par l’anglais pour se sentir appartenir à une communauté 🙂

  2. Merci Artemise pour ce que tu partages. Je crois que je me serais sentie plus forte dans mon parcours et ses aléas si j avais lu ce genre d article. Je me souviendrai toujours du vide intersidéral de la part de mon médecin après le dernier échec en France. Heureusement qu on avait déjà rencontré Hope. J ai quand même eu l impression d être une paria qui plombait ses stats, comme avec le premier médecin d ailleurs. Ça n aide pas à « assumer » un échec ou à accepter la fin du parcours.
    Je me suis sentie plus forte, plus soutenue grâce aux blogueuses. Alors la parentaise ou cet article, c est important…

    1. j’ai ressenti la même chose concernant le corps médical, on représente leur propre échec de technique médicale et ils en oublient la personne qui est en face d’eux. J’ai le souvenir d’une fois où je n’étais pas encore sortie de son cabinet, que le médecin avait déjà fait rentrer une nouvelle patiente, j’ai balbutié un « merci au revoir » qui est resté sans réponses…

      1. C est moche de manquer d empathie à ce point. Surtout dans ces boulots. Tu as tout à fait raison, on leur renvoie une image d échec. Le premier médecin que j évoquais m avait dit au tout début « si on n y arrive pas avec vous, faut qu on change de métier », il m a virée de sa patientèle sans me le dire mais pas de métier!!

      2. Oui, la blogosphère est un soutien incroyable. Sans elle, je ne sais pas non plus ce que j’aurais fait pour faire face à la froideur du monde médical et pour me préparer à l’éventualité de l’échec. Un médecin m’a dit une fois qu’en France, les centres d’AMP pouvaient perdre leur agrément si leur taux d’échec était trop élevé, d’où leur tentation de refuser les couples qui n’ont pas un bon prognostic. Je ne sais pas si ça se passe effectivement comme cela mais notre échec les met en tout cas face aux limites de la médecine, qui n’est pas toute-puissante, même si beaucoup aiment se rassurer avec cette idée.

  3. Bonjour merci pour cet article. Je suis en parcours pma depuis plus de 6 ans avec 10 tentatives négatives… Je pense avoir entamé la phase « deuil de l’enfant » mais pas facile… Y a til une page Facebook de « Parentaise »? Besoin de soutien et de partage d’expériences dans la construction d’une vie sans enfant… Merci

        1. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré quand j’ai démarré mon blog en 2014 mais pour ma part ce qui m’intéresse c’est avant tout de développer un collectif dans un esprit d’entraide et de soutien. Je désespérais depuis 4 ans de voir que rien ne bougeait en France et c’est aussi pour cela que j’ai fait tomber le masque pour qu’enfin il y ait une visibilité sur cette réalité.

          1. Oui bien sûr, je vois bien que ton angle d’approche est différent, et je trouve cela très bien aussi. Ce que je voulais dire, c’est que tu vas peut-être devenir aussi visible qu’elle 😉

  4. Ludivine, c’est ce qui m’intéresse aussi dans « Parentaise », cette visibilité qui actuellement est nécessaire et est même vitale pour moi après toutes ces années de mutisme…Je ne connais pas les références anglosaxones citées dans les messages…mais je vais essayer d’y jeter un oei l(oreille). Avec mes nouveaux collègues de travail, je dis tout ( enfin presque tout), je pense que leur regard évolue petit à petit, j’use de l’humour sans nier la gravité de ses vécus de « mères sans enfants ». Je me dis que c’est ma petite part de « colibri » au quotidien!

    1. Tu pourras justement trouver Véronique quelques témoignages anglo-saxons que j’ai relayé ici et qui sont parfois traduits avec l’aide des personnes du collectif Bamp ?
      Il était temps que ça bouge en France pour libérer la parole donc je suis ravie que nous puissions le faire ensemble. La part du colibri est importante comme tu le dis car ainsi nous arriverons à sensibiliser les générations futures et faire évoluer aussi le regard de la société sur notre réalité.

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