La Parentaise du Mercredi : auriez-vous fait tout de même une démarche d’adoption si vous aviez eu/pu avoir des enfants biologiques?

Pour répondre à cette question qui avait été proposée sur le forum privé de discussion, je vous propose de regarder le documentaire diffusé lundi soir notre combat pour adopter où la comédienne Ingrid Chauvin pointe du doigt les dysfonctionnements du système d’adoption français.

Son périple lève le voile sur une équation impossible : en France, 200 000 enfants sont pris en charge dans des structures et familles d’accueil, 13 000 couples possèdent un agrément mais seuls 10 % voient leur démarche aboutir et 1 200 adoptions nationales et internationales sont prononcées chaque année.

Pourquoi y a-t-il si peu de communication entre les travailleurs sociaux et les familles et aucune harmonisation au niveau national ? Comment accélérer l’adoption des enfants délaissés par leurs parents biologiques et placés dans des foyers ? Voilà autant de questions posées par Ingrid Chauvin, souvent très émue, en pointant du doigt les lourdeurs et les incohérences du système.

En partageant son expérience, ses doutes, ses interrogations, son impuissance et parfois sa colère, elle souhaite apporter un véritable éclairage sur ce projet si beau et si complexe qu’est l’adoption parcours semé d’embûches et de rebondissements. Il y est question également de renoncement et de deuil.

Lien vers le replay

Pour ceux/celles qui sont ou ont été en démarche d’adoption,
auriez-vous fait cette démarche si vous aviez eu/pu avoir des enfants biologiques ?

7 thoughts on “La Parentaise du Mercredi : auriez-vous fait tout de même une démarche d’adoption si vous aviez eu/pu avoir des enfants biologiques?”

  1. Je ne peux pas avoir d’enfant biologique et je ne peux pas non plus faire de démarche dans le sens de l’adoption. Pourquoi ? Car lorsque je me suis renseignée pour l’agrément, l’aimable employé de ma ville m’a répondu que mon compagnon est trop agé (plus de 40 ans), que nous ne gagnions pas assez d’argent (pourtant employés en CDI tous les 2) et que même si nous obtenions (par miracle !) notre agrément il y a déjà des centaines de dossiers prioritaires sur le notre… voilà comment on décourage les couples en France. Ingrid Chauvin à 100% raison d’en parler, notre système marche sur la tête.

  2. Merci pour le partage ! Je savais qu’il était très difficile d’adopter et que le taux d’aboutissement des démarches était bas mais je n’en connaissais pas les raisons. Je pense que c’est très difficile pour l’Etat de décider ce qui est mieux pour ces enfants malmenés par la vie (couper le lien avec leurs parents biologiques ou non) et c’est pour cela qu’on en reste au statu quo, ce qui semble être une forme de lâcheté…
    La question que tu poses en titre de ton article est intéressante,. L’adoption est une démarche tellement différente de celle d’avoir ses propres enfants, et je ne sais finalement pas si ces deux décisions sont toujours liées. Je connais des couples infertiles qui ne voudront jamais adopter, et au contraire des couples qui ont pu avoir des enfants biologiques et qui ont aussi adopté (c’était d’ailleurs tout autant le parcours du combattant pour eux, et cela a fini par fonctionner car ils ont été prêts à accueillir un enfant avec un handicap).

    1. La question posée était en fait proposée dans le forum privé de discussion par Kae Browneyes et j’espérais sur ce post avoir également le retour des personnes qui ont adopté pour avoir leur point de vue.

  3. Bonjour,
    Je viens de voir ce sujet qui m’intéresse particulièrement : mon mari et moi avons tenté d’adopter en France. Nous avions obtenu l’agrément en 2014, nous étions encore jeunes (32 et 35 ans), pleins d’espoir et pleins d’illusions.
    On a compris avec le temps que tout était biaisé : on parle de « protection de l’enfance », les personnes du conseil départemental ont beaucoup insisté sur le fait que la priorité était l’enfant.
    Hélas, en discutant autour de nous on s’est aperçu que l’enfant était loin d’être la priorité de l’Aide Sociale à l’Enfance mais que c’était plutôt le maintien d’un lien biologique qui était leur priorité.
    Déjà, il faut savoir que chaque Conseil Départemental a ses propres règles : dans l’un, vous pouvez adopter un nourrisson si vous avez moins de 35 ans, dans un autre ça pourra être 45. Cela créé de grosses disparités entre les départements.
    Au départ, mon mari et moi étions ouvert pour adopter un enfant jusqu’à l’âge de 3 ans. Sauf qu’en connaissant les chiffres réels de l’adoption en France et dans notre département, on a pu constater que la majorité des enfants adoptés étaient des nourrissons abandonnés (accouchement sous X). On sait aujourd’hui que la pouponnière de notre département est pleine de bébés non adoptables car non abandonnés. Si ces enfants ont été placés en pouponnière, c’est que des manquements graves ont été constatés, on se demande dans ce cas pourquoi on laisse ses enfants toute leur vie dans des institutions plutôt que de les faire adopter, ce serait nettement moins traumatisant pour eux.
    Et pour les rares enfants plus âgés qui sont adoptés, il s’agit d’enfants dont les parents ont été déchus de leurs droits parentaux. Il faut savoir qu’en France on enlève quasiment jamais les droits parentaux aux parents biologiques, quoi qu’ils aient fait envers leurs enfants (même pour des cas de viols). Donc la très grande majorité des enfants placés ne sont pas adoptables car on préfère maintenir un lien à tout prix avec leurs parents biologiques (on a connaissance de témoignages glaçants de familles d’accueil dont l’enfant accueilli revoit régulièrement ses parents biologiques qui le maltraitent).
    Dans notre cas particulier, nous nous sommes donc focalisés sur l’adoption d’un nourrisson. On nous avait dit – et cela nous paraissait cohérent – que les dossiers des postulants à l’adoption étaient choisis par ordre chronologique par le « conseil de famille » pour l’adoption des nourrissons. Il s’avère que c’est complètement faux, on pense même que notre dossier n’a jamais été transmis au conseil de famille. On sait que des personnes ont été appelées avant nous bien qu’elles aient réalisé les démarches d’adoption bien après nous et qu’elles aient un dossier similaire au nôtre. On n’a évidemment jamais eu d’explication quand on a demandé des comptes à notre conseil départemental.
    On a compris – cela nous a été confirmé par plusieurs personnes – que les dossiers des personnes étaient gérés par une seule personne (une psychologue du service) et qu’elle transmettait les dossiers au Conseil de famille selon son bon vouloir, elle bloque ceux des personnes qui ne lui plaisent pas même si ces personnes ont obtenu l’agrément.
    Nous avons ainsi perdu 6 ans de notre vie à espérer pour rien, d’autant plus que cette même personne nous avait fait croire en 2015 que nous étions proches d’adopter.
    Il y a donc plusieurs problèmes dans l’adoption en France : déjà, le fait qu’on préfère mettre les enfants en famille d’accueil (et quand ça se passe bien, on les change de famille) plutôt que de les faire adopter.
    Et le fait qu’il n’y ait aucune instance qui surveille ce qui se passe dans les Conseils Départementaux.
    Car notre cas est malheureusement loin d’être unique.

  4. Et je n’ai pas parlé de l’adoption international : beaucoup de personnes conseillent d’adopter à l’international sans savoir que la réalité de l’adoption à l’international a malheureusement beaucoup changé en dix ans et qu’aujourd’hui il y a moins d’adoptions à l’international qu’en France (c’est dire).
    J’ai trouvé les chiffres pour 2019 : il y a eu seulement 421 enfant adoptés à l’international.
    Je n’ai pas le chiffre pour l’adoption en France en 2019, j’ai celui de 2018 : seulement 720 enfants adoptés au titre de pupilles de l’état.
    A savoir qu’en 2018 il y avait 10800 personnes avec un agrément pour l’adoption.
    On se retrouve face à un vrai problème dont peu de personnes parlent : si les couples ne peuvent plus se tourner vers l’adoption, quelle est l’alternative ?

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