Quand faut-il renoncer ? C’est la question que beaucoup de patientes se posent après plusieurs tentatives infructueuses de FIV. La réponse, bien sûr, est différente pour chaque couple.
Faire le point sur son parcours
Décider qu’il est temps de renoncer à lutter pour avoir votre propre enfant biologique est sans doute l’étape la moins prévisible du processus de planification d’un bébé. Si vous avez des problèmes de fertilité et avez subi un traitement, vous allez vouloir réviser vos objectifs jusqu’au moment où vous réaliserez que cela suffit et que vous êtes allée aussi loin que vous pouviez. Presque tous les couples peuvent avoir un bébé s’ils le désirent vraiment.
Cela dépend s’ils sont prêts à réviser leurs objectifs tout en affrontant leurs problèmes de fertilité et, peut-être à la fin d’un long traitement, à envisager des options comme le don d’ovocytes ou l’adoption.
On ne peut jamais savoir quand se produit le déclic. Les réflexions contribuant à la prise de décision peuvent inclure les questions suivantes :
•Pensez-vous que votre relation supportera les tensions supplémentaires liées aux tentatives pour avoir votre propre bébé ?
•Avez-vous la force émotionnelle de continuer ?
•Pensez-vous que votre corps en a assez supporté ?
•Que disent vos médecins et quelles sont les chances d’un nouveau traitement ou d’une autre option ?
•Quel âge aurez-vous l’année prochaine ?
Il y a toujours un médecin doté des meilleures intentions du monde pour vous proposer d’« essayer une dernière option » et il est tentant de se raccrocher à cet ultime espoir. Néanmoins, ne vous lancez pas dans une quête sans fin où vous risquez de perdre le sens des perspectives.
Prenez garde de ne pas être obsédée par le désir d’être mère au point de laisser un sentiment d’échec éclipser tous les aspects positifs de la vie au mépris de votre propre estime.
Certaines se réveillent un matin en sachant qu’elles ont atteint le bout du chemin, prêtes à se réapproprier leur vie et leur corps. Elles ne veulent plus se définir en fonction de leur fertilité et aspirent à la normalité. D’autres le réalisent progressivement. Si votre partenaire et vous n’arrivez pas à ce point en même temps, accordez-vous du temps et un soutien mutuel, et peut-être l’aide d’un thérapeute ?
N’avoir aucun regret
Il est important de renoncer à un traitement de la fertilité en sachant que « vous avez fait de votre mieux » et que vous pourrez, dans cinq ans, considérer toute l’expérience sans aucun regret.
Cela signifie que vous savez que vous avez :
• procédé à tous les changements d’air et de mode vie recommandés pour stimuler votre fertilité.
• reçu tous les soins médicaux que vous pouviez vous permettre à ce moment-là
• suivi toutes les recommandations de vos médecins et spécialistes
• tenté toutes les options de traitement adaptées à votre cas et qui avaient des chances de réussite raisonnables
• fait de votre mieux dans chaque cas, en y pensant positivement et en y croyant.
Des émotions qui vous submergeront
Vous avez peut-être pris une grande décision, mais les montagnes russes des dernières semaines ou années ne sont pas encore derrière vous.
Préparez-vous à ressentir les sentiments suivants :
• colère : « ce n’est pas ainsi que cela devait finir »
• soulagement : plus de tests, échographies, injections ou autres procédures à subir .
• libération : fin d’un cycle interminable d’espoir et de désespoir
• trahison : malgré ses moyens et les technologies de pointe dont il dispose, le corps médical a failli à vous donner les bonnes réponses et solutions
• chagrin et sentiment de perte tandis que vous faites le deuil d’un enfant que vous n’aurez jamais
• force : non seulement vous en êtes sortie intacte, mais vous avez grandi• épuisement : physique et mental
• liberté : de vous réapproprier votre vie et de revenir à une certaine normalité
• espoir : vous faites des nouveaux projets d’avenir.
Prenez tout le temps qu’il faudra pour assumer chacune de ces émotions. Une guérison émotionnelle complète peut prendre des années, mais il est important d’accepter certains de ces sentiments aussi vite que possible. En discuter avec une amie ou un thérapeute et passer en revue le chemin parcouru depuis le moment où vous avez commencé à penser à un bébé peuvent être une partie très constructive du processus de guérison
Et après ?
Vous serez alors prête à aller de l’avant et à examiner les options de l’adoption ou d’une vie sans enfant.
Il vous faut maintenant réfléchir aux choses suivantes :
•Quelle est l’importance, pour vous et votre partenaire, d’élever un enfant ?
•Quelle est l’importance d’un lien génétique (biologique) de l’un d’entre vous avec l’enfant ?
Assurez-vous de bien comprendre vos besoins réciproques pour que la solution trouvée vous convienne à tous les deux. Plus vite vous parviendrez à définir pourquoi vous désirez devenir parent, plus il sera facile de choisir une autre voie. Car il y a bien d’autres moyens de fonder une famille heureuse que de donner naissance à un enfant.